mardi 5 août 2008

Crédit immobilier: faute d’argent, les banques prêtent moins qu’avant

Le marché des crédits immobiliers a baissé de 11% au premier semestre. Un recul dû à une restriction de l’offre de prêt de la part des banques, alors que la capacité d’emprunt des ménages reste intacte. Selon l’observatoire du crédit, les taux devraient monter dans les prochains mois.

Le marché des crédits immobiliers a nettement reculé au premier semestre. La production de crédits à l’habitat a reculé précisément de 10,9% par rapport à la même période l’an dernier, selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/ CSA publiés mardi. Le recul est plus net dans l’ancien (-12,5%) que dans le neuf (-8,6%).

En valeur, le repli est tout aussi net. Les offres de prêts acceptées sont descendus à un montant de 145,7 milliards d’euros, à la fin juin, contre 153,3 milliards d’euros l’an dernier.

« La situation est totalement paradoxale », commente Michel Mouillart, directeur de l’observatoire et professeur d’économie à Paris X. « L’activité est en recul sur tous les marchés et pour autant, la demande conserve toute sa capacité de mobilisation », constate-t-il.

Car les emprunteurs sont toujours aussi solvables. Leur capacité financière est même comparable à celle du début des années 2000, « avant la hausse des prix de l’immobilier » qui l’avait entamée, relève l’observatoire. Selon son étude, tous les indicateurs sont au vert du côté de la demande. De l’ordre de 25%, le taux d’apport personnel reste élevé. La durée des emprunts est orientée à la baisse (221 mois en moyenne). Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les taux d’intérêts n’ont pratiquement pas bougé ces neuf derniers mois. De 4,62% au 4e trimestre 2007, le taux moyen est passé à 4,67% au 1er trimestre 2008 et 4,68% au deuxième.

L’explication de ce repli est donc à chercher du côté de l’offre de crédit. Pour Michel Mouillart, elle tient en une phrase : « les établissements de crédit rencontrent des difficultés de refinancement de leurs activités de prêt ». C’est une des conséquences de la crise des crédits américains à risque, « subprime », éclatée à l’été 2007. Devenues méfiantes les unes envers les autres, les banques sont moins enclines à se prêter de l’argent. Quand elles le font, c’est à des conditions plus onéreuses.

Aussi l’observatoire du crédit s’attend à une remontée des taux. « Les banques vont non seulement reconstituer leurs marges », mais aussi « incorporer dans leur taux le coût plus élevé de la liquidité », prévient Claude Morandeau, directeur général de Crédit Logement.

Avec AFP - 22/07/2008 17:51 - L'Expansion.com

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