Le marché des crédits immobiliers a nettement reculé au premier semestre. La production de crédits à l’habitat a reculé précisément de 10,9% par rapport à la même période l’an dernier, selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/ CSA publiés mardi. Le recul est plus net dans l’ancien (-12,5%) que dans le neuf (-8,6%).
En valeur, le repli est tout aussi net. Les offres de prêts acceptées sont descendus à un montant de 145,7 milliards d’euros, à la fin juin, contre 153,3 milliards d’euros l’an dernier.
« La situation est totalement paradoxale », commente Michel Mouillart, directeur de l’observatoire et professeur d’économie à Paris X. « L’activité est en recul sur tous les marchés et pour autant, la demande conserve toute sa capacité de mobilisation », constate-t-il.
Car les emprunteurs sont toujours aussi solvables. Leur capacité financière est même comparable à celle du début des années 2000, « avant la hausse des prix de l’immobilier » qui l’avait entamée, relève l’observatoire. Selon son étude, tous les indicateurs sont au vert du côté de la demande. De l’ordre de 25%, le taux d’apport personnel reste élevé. La durée des emprunts est orientée à la baisse (221 mois en moyenne). Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les taux d’intérêts n’ont pratiquement pas bougé ces neuf derniers mois. De 4,62% au 4e trimestre 2007, le taux moyen est passé à 4,67% au 1er trimestre 2008 et 4,68% au deuxième.
L’explication de ce repli est donc à chercher du côté de l’offre de crédit. Pour Michel Mouillart, elle tient en une phrase : « les établissements de crédit rencontrent des difficultés de refinancement de leurs activités de prêt ». C’est une des conséquences de la crise des crédits américains à risque, « subprime », éclatée à l’été 2007. Devenues méfiantes les unes envers les autres, les banques sont moins enclines à se prêter de l’argent. Quand elles le font, c’est à des conditions plus onéreuses.
Aussi l’observatoire du crédit s’attend à une remontée des taux. « Les banques vont non seulement reconstituer leurs marges », mais aussi « incorporer dans leur taux le coût plus élevé de la liquidité », prévient Claude Morandeau, directeur général de Crédit Logement.
Avec AFP - 22/07/2008 17:51 - L'Expansion.com
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