2007 a été une année record pour les ventes de logements neufs. Ce pourrait être la dernière tant la tendance est en train de s'essouffler.
L’an dernier, avec 127.400 unités, les ventes de logements neufs ont atteint un niveau « jamais observé depuis 1985 », a indiqué le ministère de l’écologie mardi.
Mais si le secteur a continué à croître, la progression des ventes s’est limitée à 0,9%, un chiffre bien loin du bond de 20,8% observé entre 2002 et 2003 ou de la hausse de 4% entre 2005 et 2006.
Car depuis le début des années 2000, la croissance des constructions ne cesse de ralentir. Ce que confirment d’autres chiffres publiés mardi par le ministère de l’écologie : entre novembre et janvier, les permis de construire ont chuté de 19,1%, les mises en chantier ont reculé de 7,1%.
« La situation est préoccupante », admet Henry Buzy-Cazaux, vice-président du groupe immobilier Tagerim. « Tous les indicateurs montrent un ralentissement très clair », s’explique-t-il. « Pour la première fois, tous les maillons de la chaîne sont grippés ».
D'autant que les chiffres de la fin de l'année 2007 sont particulièrement mauvais, avec des ventes de logement neufs en chute de 12,4% par rapport à 2006. Le ministère relève un stock de logements disponibles à la vente qui continue à progresser, à 102.600 logements, « chiffre qui n'avait jamais été atteint » et des délais d'écoulement qui s'allongent.
« Ces évolutions confirment que le bâtiment, l'un des principaux moteurs de l'économie, va connaître ses premiers ratés cette année », s'alarme le cabinet d'études Xerfi. Selon lui « la mécanique s'est brisée en cours d'année » et « le millésime 2008 s'annonce amer ».
Pour 2008, la Fédération des promoteurs et constructeurs prévoit un recul des ventes dans une fourchette de 110.000 à 115.000 logements, avec pour « conséquence inéluctable » une baisse des mises en chantier.
« On savait que l'activité est en train de ralentir », relativise Michel Mouillart, professeur d'économie à Paris X Nanterre, qui ne « veut pas parler de catastrophe annoncée ». Selon lui, la baisse de la construction pour le logement locatif, la plus sensible, est due à la mauvaise lisibilité du dispositif Borloo, qui a remplacé le dispositif Robien fiscalement très attractif pour les investisseurs.
En outre, « l'accession à la propriété est dans une phase d'attentisme en raison du retard de la mise en place du dispositif de crédit d'impôt » sur les intérêts d'emprunts immobiliers. Reste également une inconnue: l'évolution des conditions pour les prêts immobiliers qui pourraient se durcir en raison de la crise financière;
Article de L'Expansion.com du 26/02/2008 17:44
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire